Vent de jeunesse

La récente constitution d’un groupe de jeunes désireux de favoriser la prise de parole citoyenne, une vision concertée, collective et optimiste quant au devenir des Îles est la meilleure nouvelle depuis des mois. Il ne pourrait en effet y avoir meilleur remède à la morosité et une réponse plus significative au défi démographique de l’archipel que la prise de parole et l’engagement civique de la jeunesse madelinienne.

Le groupe #droit de vent est tout d’abord issu d’une réaction virale, dans les réseaux sociaux, aux propos souvent pessimistes quant à l’avenir des Îles tenus lors des réunions au sujet des arénas il y a quelques semaines. Plus de 2400 personnes ont adhéré au mouvement en deux jours, chacun exprimant son point de vue avec franchise et authenticité. Au-delà des divers points de vue exprimés par écrans interposés, le vif débat tenu sur Facebook a surtout révélé l’absence de la parole des jeunes pendant le débat en assemblée publique.

Au-delà des arénas, l’avenir de l’archipel

Il est à souhaiter que la transposition du débat sur les réseaux sociaux au monde réel se poursuive et s’élargisse aux grands enjeux de société qui nous interpellent tous, mais en particulier les générations montantes. Un comité de pilotage a été formé, un manifeste est en cours de rédaction et un évènement de lancement rassembleur nous est annoncé. Le groupe entend aussi tendre la main aux moins jeunes qui partageront leur vision, tout en élargissant la réflexion bien au-delà du dossier des loisirs. Les 11 membres du comité ont des intérêts divers et sont issus de secteurs variés: sport et loisirs, économie, socioculturel, éducation et l’environnement.

Ce n’est pas parce qu’ils sont jeunes qu’ils partageront nécessairement et instantanément la même vision monolithique du développement des îles. Les profondes divisions du monde étudiant prouvent bien que l’on retrouve une riche diversité d’opinions tant chez les jeunes que les moins jeunes. Ce qu’il faut espérer, cependant, c’est que ces jeunes madelinots contribuent à créer, dans l’archipel, un nouvel espace de discussion et de débat public qui, aujourd’hui, plus que jamais, nous fait tant défaut. Pour vaincre le cynisme, l’incompréhension, le sentiment d’impuissance face au marketing politique, voire à l’omertà, rien ne serait plus utile aujourd’hui qu’un espace d’expression public ouvert à la diversité d’opinion, respectueux, faisant la promotion des idées susceptibles de mener à de véritables choix collectifs concertés.

Le dossier des arénas était l’exemple patent de la vaine compétition intermunicipale des années 1980 et, pour plusieurs, un argument en faveur du regroupement. Il serait particulièrement heureux que le dossier des arénas, aujourd’hui devenu synonyme de paralysie passéiste, se transforme en tremplin vers l’avenir, en plateforme d’implication citoyenne. À l’heure où le gouvernement abolit les structures de concertation qui laissaient une place à la société civile pour ne plus compter, de son propre aveu, que sur les élus locaux comme interlocuteurs en matière de développement, ce sursaut d’implication citoyenne est une lueur d’espoir qui brille, droit devant.

Une relève déjà en action

Si les jeunes professionnels se regroupent, discutent et s’engagent, les jeunes finissants du collégial ne sont pas en reste. La soirée des finissants du Campus des Îles, la semaine dernière, était l’occasion de constater non seulement la persévérance scolaire et l’excellence académique, mais aussi la conscience sociale et l’implication des jeunes dans leur milieu.

L’importance capitale de l’institution d’enseignement postsecondaire dans l’archipel n’est plus à faire du point de vue éducatif et économique. Ce qui est de plus en plus remarquable, c’est le rôle social que jouent aux îles le Campus et ses étudiants en s’ouvrant de plus en plus sur leur monde. Au cours de la dernière année, de multiples évènements à caractère scientifique, social, économique ou culturel ont eu lieu au campus. On y a souligné la journée de la Terre, mis à l’honneur les sciences humaines, la recherche scientifique, la littérature, la culture et l’entrepreneuriat. Nos jeunes ont remporté des distinctions, oeuvré dans un orphelinat du Pérou, côtoyé des lycéens à Paris et initié un premier jardin pédagogique bio. La récolte pour l’avenir des Îles est prometteuse!

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