La municipalité des Îles a remporté la semaine dernière le grand prix de la Ruralité, catégorie mobilisation citoyenne, pour l’élaboration du projet de territoire Horizon 2025, adopté le 1er octobre 2013. Cette approche participative, aujourd’hui citée en exemple, demeure la condition de réalisation essentielle au plan d’action ainsi réalisé.
La récompense accordée par le gouvernement du Québec salue donc la démarche initiée, déployée et conclue sous l’ancienne administration municipale. Le prix souligne le succès d’une initiative de réflexion collective sur les forces et faiblesses de notre communauté, d’identification des défis à relever et des actions concrètes à mener pour améliorer notre sort. Qui plus est, ce travail aura été réalisé dans un délai record de 18 mois, rejoignant quelque 500 personnes et organismes, avec bien peu de budget, à même les ressources internes et compétentes de la municipalité et avec la collaboration de citoyens engagés.
Une approche participative
Dix ans après le regroupement municipal, l’idée était de poser un regard vers l’avenir, anticiper les embûches et rallier les forces vives du milieu autour d’une vision commune, au-delà des intérêts personnels, politiques, corporatifs ou localistes.
L’approche retenue aux îles était inspirée des pratiques utilisées dans les régions rurales de France, observées lors de visites exploratoires sur la gouvernance des communautés. Là-bas, comme ici aujourd’hui, un constat paraissait clair et limpide: c’est à travers une démarche participative locale que passe le développement nos communautés.
Pour mieux prendre en compte les besoins et aspirations des citoyens, le pilotage de la démarche a été confié à un comité composé à la fois de citoyens, d’élus et de fonctionnaires. Il aura aussi fallu mener une série de consultations et d’échanges dans chaque localité de l’archipel afin de recueillir les points de vues et valider certaines hypothèses. Cette approche a aussi l’avantage de sensibiliser un plus grand nombre de citoyens aux enjeux de société auxquels nous sommes confrontés et créer une dynamique de prise en charge où chacun sait qu’il peut devenir l’artisan du mieux être de sa communauté.
Des actions concrètes
Le projet de territoire Horizon 2025, c’est un plan de développement qui comporte six orientations, 25 objectifs et 74 actions. Il s’agit d’un ouvrage de référence qui peut servir de guide et de feuille de route pour la communauté afin relever les défis d’aujourd’hui et de demain. Il ne s’agit pas d’un plan théorique mais d’un outil d’aide à la décision pour les pouvoirs publics, les organisations locales, les entreprises et les citoyens désireux de contribuer à l’avancement de leur communauté.
Que ce soit en matière d’infrastructures, de services publics, d’environnement, de culture ou de développement économique, le projet de territoire a pour fonction de favoriser la cohésion dans l’action, au jour le jour, afin que nos objectifs collectifs soient atteints à l’horizon 2025.
Ainsi, les plans d’actions annuels de nos multiples institutions, organismes et ministères, les décisions politiques et d’investissements, les projets collectifs devraient-ils prendre en compte les constats et les objectifs du projet de territoire. En même temps, ces partenaires du milieu ont la responsabilité de bonifier le projet, y apporter les ajustements qui s’imposent, selon l’évolution des choses.
L’apport citoyen paraît encore ici incontournable pour que ce projet collectif corresponde aux aspirations de la collectivité et que les choix des décideurs reposent sur des consensus les plus larges possibles.
Passer à l’action
Par un curieux concours de circonstances, la rencontre de démarrage du grand chantier Horizon 2025 se tenait la semaine dernière, la veille de la remise des Grands prix de la ruralité. D’abord prévue en novembre 2013, la rencontre aura essentiellement permis de faire un partage et une mise à jour des dossiers d’actualité, d’abord entre partenaires de développement, puis avec les citoyens.
Le volet citoyen de la rencontre n’aura malheureusement pas permis de discuter du projet de territoire en tant que tel. La formule retenue n’a laissé place qu’à une courte période de discussions en ateliers sur le thème général de l’implication citoyenne.
Cela est bien dommage puisque la mobilisation citoyenne repose d’abord et avant tout sur la conviction chez le citoyen que son point de vue est important, écouté et compris. S’il a un rôle d’influence à jouer dans le processus, c’est d’abord à travers l’expression constructive qui mène à l’action. Dans une approche participative, cet empowerment citoyen doit être encouragé, alimenté et soutenu. Il est un complément important au travail des élus, des commissions consultatives et du forum des partenaires.
Ainsi, à l’intérieur des 74 actions prévues au projet de territoire, pour la prochaine année, quelles peuvent bien être les priorités citoyennes et pourquoi? Concrètement, comment peut-on agir et quels sont les engagements de chacun?
Et puisque la situation ne cesse jamais d’évoluer, il faudra sans cesse se mettre à jour. Par exemple, dans le dossier des hydrocarbures, l’action qui consiste à développer une position stratégique face aux enjeux pétroliers est elle pertinente en regard des faits nouveaux depuis octobre 2013: rapport du BAPE, rapport sur les enjeux énergétiques, maintien de la centrale thermique, lois-miroirs imminentes sur l’exploitation en mer, etc.
Et puisque le mieux-être de la communauté nous tient à cœur, pourquoi ne pas y consacrer une journée entière, un samedi par exemple, afin de réunir et favoriser l’expression d’un plus grand nombre de gens, travailleurs et retraités, étudiants et professionnels, employeurs et employés?